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  • Photo du rédacteurChristophe MELQUIOND

Coach, qui es-tu ?

Les offres d’accompagnements se multiplient ces dernières années. Les personnes en demande, en difficulté ou en souffrance se confrontent à une pléiade de professionnels. Chacun prêche pour son église en s’affichant comme étant la solution à tous les obstacles. Alors, comment s’y retrouver dans cette cacophonie ?

Il y a encore quelques semaines, nous avons assisté, @YohanHarroch et moi-même à un débat sur le thème de « Faire appel à un coach est-il utile ? » grâce à LinkedIn Audio organisé par HAPPYWORK et animé par @GaelChatelain-Berry.


Si je partage l’ensemble des éléments mis en lumière durant ces échanges, beaucoup de digressions m’ont semblé caricaturales car elles présentaient le coaching comme une pratique farfelue.


Je dénonce avec véhémence toutes les pratiques abusives et asservissantes de certains accompagnements. Les promesses de solutions aussi rapides que chères m’apparaissent plus que douteuses et malhonnêtes. Comment devenir un professionnel de confiance et en compétences en quelques jours, voire même en quelques heures. Je fais appel au bon sens de chacun pour éviter ses pièges aveuglants et n’ayant pour but que d’alléger votre portefeuille. Partout où il y a une occasion facile voire trop simple, il existe une opportunité de pratiquer l’escroquerie.


Très souvent lors d’échanges sur mon activité, mes interlocuteurs me demandent en quoi consiste le coaching. Ils s’avouent profanes dans la spécificité de la pratique, dans les objectifs et dans résultats possibles. Ils me partagent fréquemment leurs impressions d’un phénomène de mode. Comment leur en vouloir quand nous nous apercevons aujourd’hui qu’il existe un coach pour tout et n’importe quoi ?! Ils évoquent aussi ne pas faire la différence avec d’autres professions de l’accompagnement, de l’aide ou du monde de la santé. C’est ainsi que nait la confusion dans les domaines d’interventions et surtout des prises en charge.


A qui s’adresser, pour quelle raison et à quel moment le faire ?


J’entends très souvent des propos voulant mettre en opposition ces professionnels qui n’ont qu’unique but de servir les autres, d’accompagner, d’apporter de l’aide, de secourir, d’alléger les cabossés de la vie ou du monde professionnel. C’est bien peu connaître la spécificité de chacun d’eux et de tomber facilement dans une vulgarisation qui alimente des luttes intempestives de clochers. Chacun défend son bout de gras dans la peur panique de se voir spolier ses clients ou ses patients.


Il me semble intéressant d’apporter un éclairage simple mais précis sur le métier de ces spécialistes de l’accompagnement pour les uns et de ces professionnels de la santé pour les autres.


Les spécialistes des moments de crise que je rencontre sont des coachs, des psychiatres, des psychologues, des thérapeutes, des formateurs, des mentors ou des consultants. Ils sont tous spécifiques dans leur champ bien définis et facilement identifiables.


Le coach


Le coach est défini comme un entraineur, un accompagnateur qui guide et non comme un sachant. A sa source, la maïeutique de Socrate : faire accoucher les idées. La définition de Sir John Whitmore est très intéressante, extraite du GUIDE DU COACHING AU SERVICE DE LA PERFORMANCE : https://lnkd.in/eX7nV2n4

« Le but du coaching est de libérer le potentiel des gens pour maximiser leur niveau de performance. Il s’agit de les aider à apprendre plutôt que de les enseigner. »


Le coach est axé sur le futur. Il aide la personne à mobiliser l’ensemble de ses potentiels pour faire mieux les fois prochaines.


Non, ce n’est pas un « je-sais-tout » ! Non, ce n’est pas un apporteur de solutions ! Non, ce n’est pas un réparateur bien outillé, il s’agit juste d’un révélateur ! Cette posture basse est caractéristique du coach. Il se positionne comme un créateur d’espace que va investir le client. Donner de l’espace, offrir de la liberté, rester dans le silence et donner enfin la totale parole au client est une évidence pour le coach. Par son accompagnement, par ses questions et ses outils, le coach va permettre à son client d’acquérir un grand nombre de solutions. C’est par cette démarche qu’il évolue côte à côte dans un seul et unique but d’aller vers le meilleur du client, l’optimisation de son potentiel.


Le psychiatre ou le psychologue


Le psychiatre est le spécialiste des maladies mentales. Il pose un diagnostic basé sur une évaluation complète incluant un examen mental et physique, des analyses de laboratoire, de l'imagerie médicale et une histoire psychosociale détaillée. Il détient un doctorat en médecine. Il est le seul à pouvoir prescrire des médicaments. Il s’intéresse aux chagrins, difficultés personnelles, problèmes familiaux, baisse de moral ou profonde dépression…


Il s’intéresse à la genèse des traumas. Comme le saumon, il remonte le courant à la source. Dans le cas de profonde détresse personnelle ou professionnelle, il est le seul à pouvoir intervenir.


Le psychologue est un spécialiste du comportement, des émotions et de la santé mentale. Il intervient lui aussi auprès de personnes en difficulté ou en détresse. Après avoir établi un diagnostic, il propose une prise en charge sous forme de psychothérapie. Avec des entretiens sur une durée conséquente, il accompagne le patient vers la résolution de ses troubles psychiques. Il est la possibilité pour un patient d’être accompagné avec une solution non médicamenteuse.


Il m’est arrivé d’entendre que certains coachs s’affirment compétents pour accompagner lors d’une dépression ou d’un burn-out professionnel. Il m’apparait important de souligner que la solution dans ces cas-là reste une psychothérapie suivie par un psychiatre ou un psychologue. Par contre, le coach peut être sensibilisé à ces accidents de vie, surtout s’il les a traversés. Cela modifie sans doute ses émotions et son implication, par contre cela ne doit en rien influencer sa posture et ses attitudes dans l’accompagnement du coaching. Dans les cas présents, il s’avoue incompétent et redirige avec bienveillance son client vers un professionnel adapté.


Le formateur


Le formateur vise à apporter de nouvelles connaissances pour obtenir la montée en compétence de l'apprenant. Il comble une lacune ou parfait un savoir. Son accompagnement utilise différentes démarches, méthodes et techniques. Approche de type Push/Pousser, inciter, amener à, ... Il a pour objectif de former, d’éduquer ou d’instruire. Depuis de nombreuses années, ce rôle a évolué vers des démarches plus actives où l’apprenant devient acteur de son propre apprentissage. En totale rupture avec la posture de mandarin*, le formateur se rapproche d’un accompagnant, parfois d’un guide, sans jamais se déresponsabiliser de la transmission mais enclencher et provoquer l’acquisition chez ses apprenants.


Le formateur a en charge une montée en compétence de son apprenant. Par les nouvelles pédagogies, en l’occurrence l’andragogie, avec l’apport des neurosciences et de l’utilisation des méthodes actives, le formateur a la possibilité d’utiliser une position de coach comme le synthétise Jean HOUSSAYE dans son triangle pédagogique. En mettant en contact direct l’apprenant avec le savoir, le formateur se positionne comme un accompagnant, un coach.


Le formateur favorise l’acquisition du savoir, extérieur à l’apprenant. Le coach est donc assez différent du formateur par sa posture et son attitude. En outre, il se focalise sur ce qui existe entre les lignes, entre les mots, dans ces silences qui sont la porte d’entrée à la découverte de nouveaux chemins d’évolution. Le coach permet au client de trouver ses propres solutions, parce qu’il a en lui toute la matière nécessaire.


Le mentor


Le mentor est un accompagnement où la relation est plus informelle. Le mentor établi une interaction à double sens mutuellement bénéfique. Généralement, le mentoring se met en place sur des périodes assez longues (un à deux ans). Le mentor est un senior dans son métier qui dispose d'une large expérience et d'un réseau personnel étendu. Il apporte des conseils avisés en toute confiance pour favoriser le développement de la carrière de son Mentoré. Il favorise l'indépendance, l'autosuffisance et l'exploitation maximale du potentiel. "C'est votre ange gardien. Quelqu'un qui est bien informé, utile, raisonnable à vos yeux, préparé pour vous aider le long du chemin de votre carrière, vous prendre par la main pour vous aider à éviter les embûches sur votre route, vous rattraper quand vous allez tomber et vous donner finalement des ailes pour voler seul."


Le mentor est un guide attentionné et sage, se positionnant comme un conseiller auprès du mentoré. Dans le monde de l’entreprise, il s’agit de la personne expérimentée qui désire partager son expérience. Cet accompagnement s’appuie sur une relation interpersonnelle de soutien, d’échange et d’apprentissage.


Le mentor questionne, il encourage, il suscite la réflexion et il partage son expérience. Le mentor s’intéresse au rôle et à l’amélioration par le conseil. Il s’intéresse au développement du mentoré. Il a pour cadre seul le mentoré. Le coach s’intéresse au processus de fonctionnement et à la réalisation d’une solution. Il met son client en action et en prise de décision pour le faire sortir de sa zone de confort. Il a pour zone d’intervention son client mais il peut aussi intervenir auprès des équipes.


Le consultant


Le consultant est un expert dans son domaine. Il intervient auprès des entreprises pour y analyser et résoudre des problèmes ponctuels. Il étudie et identifie les besoins spécifiques d'une entreprise pour résoudre un problème qui lui est posé ou pour atteindre un objectif fixé. Il prescrit alors des stratégies de progrès nécessaires. Il possède des capacités d'analyse, le sens de l'analogie et de la flexibilité. Il apporte des solutions afin d'atteindre des objectifs. Approche de type Apply/Appliquer, Give/Donner.

Le consultant s’intéresse au fonctionnement de la structure. Il intervient sur une partie restreinte sur son domaine de compétence. Il s’intéresse aux tâches dans l’entreprise. Il apporte un savoir-faire et comment il faut le faire. Il se concentre sur le résultat à atteindre. Il a aussi la possibilité de travailler avec d’autres consultants experts dans des domaines complémentaires.


Le coach à l’encontre du consultant n’apporte pas de solution prête à l’emploi. Il ne délivre pas une expertise dans son accompagnement. Ceci est la différence la plus forte entre ces deux accompagnants. Le coach ne s’engager sur l’obtention d’un résultat même si les objectifs sont clairement construits avec son client. L’atteinte de résultat dépend de l’implication quantitative et qualitative du client.


Il est donc fondamental de bien identifier la nature de ses obstacles, de ses blocages, de ses peurs. Car face à chacune de ces situations un professionnel spécifique est en capacité de vous accompagner et vous aider à trouver les ou vos propres solutions.

L’ensemble de la communauté des aidants peut envisager rapidement et bien plus fortement de travailler en complémentarité, pour ne pas dire en bonne intelligence, afin de répondre à l’ensemble des sollicitations de façon concrète et adaptée. L’authenticité fait partie intégrante du processus de suivi. Transmettre un client, un patient, une demande à un collègue, un confrère ou un complémentaire renforce les chances de positionner la personne sur la voie de la guérison, soit sur le chemin de ses solutions. C’est pour cela que je n’hésite pas à m’entourer de thérapeutes ou de spécialistes de l’accompagnement dans un souci de partage et de favoriser une prise en charge pertinente et riche pour mes clients.


Christophe Melquiond

Consultant - Coach - Formateur






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