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  • Photo du rédacteurJean-Yves REYNAUD

Les Belles Foirées



« Le rire est le propre de l’homme » a écrit Rabelais. Et si l’échec était la manière humaine d’apprendre ? L’animal ne se trompe pas car il fait les choses par instinct, mais il apprend peu. En échouant, nous apprenons. Nous apprenons à adapter, à modifier, à nous approcher de la vérité, vérité qui n’est jamais, écrivait Gaston Bachelard, qu’une « erreur rectifiée ». Et vous, quel échec vous a permis d'apprendre ?

Aujourd’hui, l’échec est vu comme une porte qui se ferme. Et si, au contraire, il en ouvrait d’autres, d’autres que nous n’aurions jamais ouvertes sans cela ? Combien d’opportunités vos échecs vous ont-ils offert ?

« On apprend peu par la victoire, mais beaucoup par l’échec » dit un proverbe japonais. Combien de fois Edison ou Pasteur ont-ils dû refaire leurs tests, se tromper, multiplier les échecs avant de trouver ce qui allait changer le monde ? Et vous, qu’avez-vous appris de vos échecs que vos victoires ne vous ont pas enseigné ?

L’échec sert aussi à affirmer un caractère, une vocation. « La difficulté attire l’homme de caractère, car c’est en l’étreignant qu’il se réalise lui-même » écrivait C. de Gaulle. Pensez-vous que Raphaël Nadal aurait cette force de caractère et serait le champion qu’il est aujourd’hui sans les nombreux échecs du début de sa carrière ? Et vous, quel est l’échec qui vous a le plus appris sur vous-même ?

L’échec est certainement un des moyens les plus efficaces pour recevoir une leçon d’humilité après avoir enchainé des succès et se penser intouchable. C’est ce qu’explique Steve Jobs quand il évoque son renvoie d’Apple, alors qu’il se pense au sommet. Et vous, quel est l’échec qui vous a fait revenir les pieds sur terre ?

L’échec nous rappelle à la réalité. Il nous offre la chance de nous rendre à l’évidence du réel, à l'évidence qu’il y a des choses que nous ne pouvons pas changer. Toute la sagesse réside comme l'écrivait Marc Aurel à savoir distinguer ce que nous pouvons de ce que nous ne pouvons pas changer. Et vous, quel échec vous a montré que tout ne dépendait pas de vous ?

L’échec nous offre une chance de nous réinventer. Si Charles Darwin n’avait pas raté ses études de médecine, serait-il devenu ce brillant naturaliste ? Si JK Rowling n’avait pas perdu son emploi à Amnesty International, serait-elle devenue cette auteure à succès ? Et vous, quel échec vous a permis de prendre un autre chemin, une autre voie, plus en accord avec vous-même ?

Pour les psychologues, l’échec peut être vu comme un acte manqué ou un heureux accident : « ne voyez plus votre échec comme un accident, regardez-le comme s’il manifestait une intention cachée » ? On appelle cela la sérendipité, cette capacité à trouver ce que l’on ne cherche pas. Le viagra, le velcro, les post-it, le pacemaker sont tous issus d’actes manqués. Je vous invite alors à penser à un échec, même un petit, et à vous interroger sur ce qu’il cachait vraiment.

Oui, l’échec fait mal. Il fait mal parce qu’il fissure notre carapace identitaire, notre image sociale, l’idée que nous nous faisons de nous-même. Oui, l’échec est confrontant mais, comme le disait Lao Tseu « l’échec est le fondement de la réussite. » Et à l’origine de toutes les réussites il y a une prise de risques et donc une acceptation de la possibilité de l’échec.

Oser, c’est oser l’échec ! Dans ce monde où la prise de risque n'est pas assez valorisée, où les process et les datas nous dictent quoi faire, où cadres et employés sombrent dans le « burn-out » non pas parce qu’ils travaillent trop mais parce qu’ils travaillent coupés d’eux-mêmes, de leur talent propre, de leur possibilité d’expression, dans ce monde, il est essentiel d’oser l’échec !

Car, au fond, le véritable échec ne serait-il pas de n’en avoir connu aucun ?


Ce texte est inspiré du livre de Charles Pépin "Les Vertus de l'échec". Texte initialement publié sur LinkedIn par Jean-Yves Reynaud

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